Transition écologique

Économie de la transition écologique et transition écologique de l’économie

Dans l’introduction d’Horizon Terre, nous avons suggéré que “la façon la plus efficace, la plus rapide et surtout la plus sûre de diminuer l’empreinte carbone est de diminuer la consommation énergétique. Ceci passe par une diminution et des changements de consommation, par une répartition plus juste des richesses naturelles et économiques, par une réflexion sur les besoins qu’il vaut vraiment la peine de satisfaire. Il s’agit donc d’inventer de nouvelles façons de vivre ensemble sobres et néanmoins heureuses.” En gardant à l’esprit que l’empreinte carbone n’est pas le seul type d’impact écologique, et que la consommation énergétique n’est pas le seul levier possible. Les impacts et la consommation qu’il s’agit de réduire concernent en priorité les pays et les populations les plus riches, et c’est l’économie de celles-ci que nous discutons ici. Dans cette partie, nous proposons quelques pistes de recherche pour repenser les systèmes socio-économiques compatibles avec les limites planétaires. Ce qui est communément appelé la “transition écologique” devrait plus justement s’appeler le processus de “décroissance” permettant d’atteindre une économie de la sobriété, c’est-à-dire une société où la place de l’économie serait réencastrée dans le social, le culturel, la justice et la convivialité,  fondée sur un nouveau rapport au monde matériel et non-humain, et dont l’objectif se limiterait à subvenir aux besoins des êtres vivants (y compris humains) de manière soutenable. Ce réencastrement supposera une remise en cause du rôle joué par la science économique, probablement dans le sens d’une destitution : la rationalité économique qui en constitue le cœur joue un rôle majeur dans l’asservissement des humains, de la matière et des non-humains à la croissance économique.