démocratie 

Démocratie dans la recherche

Les propositions du programme Horizon Terre s’inscrivent dans un contexte de crise de la démocratie et, plus particulièrement, de crise des formes de la représentation politique. Le sentiment que nourrit une part croissante de la population d’être peu représentée, ou mal représentée, affecte les institutions européennes. Cette défiance face aux procédures instituées se prolonge par des interrogations sur l’échelle pertinente pour la prise de décisions, depuis les territoires jusqu’aux institutions supranationales, en passant par l’échelle nationale. Cette crise démocratique se traduit aussi par le sentiment que nombre de décisions échappent ou s’éloignent des citoyen·nes, en particulier dans le champ scientifique et technique. Par ailleurs, l’expertise reste principalement formulée dans le cadre des modèles de développement existants, en interrogeant rarement leurs soubassements écologiques ou leurs implications sociales. Le recours à cette expertise évince d’emblée les savoirs d’expérience (ainsi que les savoirs profanes, vernaculaires, etc.), qui peuvent pourtant contribuer à renforcer les procédures de décision démocratique.

Pour réorganiser des procédures démocratiques légitimant des trajectoires de recherches soutenables, Horizon Terre propose de rompre avec l’élitisme de l’enseignement supérieur, universités et grandes écoles. Redonner de la crédibilité aux savoirs scientifiques implique d’éviter l’endogamie socio-professionnelle des porte-parole de “la science”, tout en replaçant cette expertise scientifique dans son rôle : celui d’apporter des éclairages, des conseils qui rendent possibles une prise de décision éclairée, sans se substituer à la délibération démocratique. Pour cela, ce sont d’abord les conditions d’organisation des processus démocratiques de prise de décision, ainsi que leurs échelles, qui doivent être repensés.

Ces transformations impliquent nécessairement de changer la manière dont se pensent les sciences dans le débat démocratique, et en particulier la façon dont s’articulent sciences, technologies, intérêts privés et fonctionnement économique.