Épuisement

Épuisement des ressources naturelles

​​Le régime économique dominant est fondé sur une propension constante à extraire, consommer, et à jeter des quantités paroxystiques de ressources naturelles. Entre 1900 et 2020, l’extraction annuelle de matières au niveau mondial a été multipliée par 12, passant de 7 à 95 milliards de tonnes par an, avec deux grandes périodes d’accélération (entre 1945 et 1970, et depuis 2002), et continue de fortement augmenter. Aujourd’hui, ces 95 milliards de tonnes de matières extraites chaque année sont constituées de près de 60 % de minéraux et métaux, 25 % de biomasse, 15 % de ressources fossiles. Si cette tendance alarmante continue, il est estimé que la demande mondiale de ressources sera encore multipliée par 2,5 d’ici 2050.

Et cette tendance a des effets directement dévastateurs sur notre planète. Il est estimé que “90 pour cent de la perte de biodiversité et du stress hydrique sont dus à l’extraction et au traitement des ressources [..] et à près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale”. 

Dans ce contexte, est-il la peine de faire de la recherche technologique pour améliorer à la marge les procédés d’extraction et de recyclage ? Ou s’agit-il plutôt d’organiser la réduction radicale de l’exploitation et la consommation des ressources, de remettre en cause le régime économique dominant basé sur l’extractivisme, et  d’interroger le lien entre inégalités d’empreinte matérielle et besoins en ressources ? Enfin, comment lutter contre les campagnes de désinformation environnementale (greenwashing) qui construisent l’ignorance des enjeux actuels, renforcent la défiance des populations, et s’évertuent à marginaliser les solutions vertueuses ?